Plus de deux millions d’enfants congolais bientôt protégés chaque année contre la polio

Plus de deux millions d’enfants congolais bientôt protégés chaque année contre la polio

KINSHASA, 28 avril 2015  Plus de deux millions d’enfants de la République Démocratique du Congo (RDC) vont bénéficier chaque année du vaccin antipoliomyélitique inactivé (VPI) alors que le pays célèbre la Semaine Africaine de la Vaccination (SAV) en l’introduisant dans le calendrier de vaccination de routine.

La cérémonie officielle de lancement marquant l’introduction progressive du vaccin salvateur devant être administré à tous les enfants nés chaque année dans le pays, s’est tenue sous l’égide du Premier Ministre Augustin Matata Ponyo dans le nouveau centre de santé de Mbankana (zone de santé de Maluku II).  

Les premières doses de vaccin seront tout d’abord administrées ce mois-ci dans quatre provinces (Bandundu, Bas Congo, Equateur et Kinshasa), puis en mai dans quatre autres provinces (Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Katanga et Maniema), et en juin dans les trois dernières provinces (Nord et Sud Kivu, Province Orientale).

«Dès lors qu’un enfant n’est pas protégé contre cette maladie invalidante, tous les enfants courent le risque de la contracter», a déclaré Anuradha Gupta, Directrice exécutive adjointe de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « Gavi soutient résolument les efforts déployés par le gouvernement congolais pour renforcer son système de vaccination dans la mesure où une couverture vaccinale élevée offre non seulement une base plus solide pour renforcer l’immunité de la population afin de prévenir les épidémies de poliomyélite, mais également un cadre durable pour l’introduction du VPI et d’autres vaccins salvateurs. La vaccination, ce n’est pas seulement protéger les enfants, c’est aussi libérer la productivité des individus, des communautés et des pays ».   

Le renforcement des systèmes de vaccination de routine est crucial pour atteindre les objectifs d’éradication de la polio et de prévention des milliers de cas de maladies et de décès évitables. Grâce au soutien de ses partenaires, la RDC a amélioré sa couverture par la vaccination de routine : la proportion d’enfants vaccinés par le DTC3 (trois doses de diphtérie, tétanos et coqueluche) est passée de 25 % en 1999 à 72 % en 2013. Les contraintes géographiques, les conflits et l’insécurité ont toutefois généré de fortes disparités entre les provinces.  

Exempte de polio depuis fin 2011, la RDC a toutefois figuré parmi les pays les plus affectés pendant de nombreuses années. Un an avant que le pays ne soit déclaré exempt de polio, 93 cas avaient été signalés. Le défi qui incombe désormais au système de santé congolais et aux partenaires consiste à veiller à ce que la poliomyélite ne resurgisse plus, mais également à améliorer la couverture vaccinale contre les autres maladies.

« La poliomyélite, qui depuis des décennies a rendu invalides de nombreuses personnes à travers le monde, a connu une baisse drastique en nombre de cas jamais égalée auparavant pour notre continent en 2014 avec seulement 17 cas au total. Nous nous approchons ainsi de l'objectif de zéro cas et de l'éradication de ce fléau dans notre région africaine, dont l'échéance est fixée en fin 2018 », a indiqué pour sa part le Dr Deo Nshimirimana, Représentant ad intérim de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en République Démocratique du Congo.

Il a souligné que l’édition 2015 de la Semaine Africaine de Vaccination qui  a démarré aujourd'hui, et les Journées Locales de Vaccination (JLV) qui suivront à partir du 30 avril 2015 étaient des opportunités à ne pas rater pour consolider les acquis actuels. « Il est temps que nous fassions des investissements importants et soutenus en faveur du renforcement du système de santé de la RDC ", a-t-il ajouté.

En mai 2013, l’Assemblée mondiale de la Santé avait approuvé le Plan stratégique 2013-2018 pour l’éradication de la poliomyélite et la phase finale, appelant les pays à renforcer leurs systèmes de vaccination de routine et à introduire au moins une dose de VPI avant d’abandonner progressivement le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO).  

Le VPO est largement utilisé dans les pays en développement et s’il a contribué à réduire de 99 % les cas de poliomyélite dans le monde, l’introduction du VPI dans les programmes de vaccination de routine renforcera encore l’immunité et diminuera les risques associés aux poliovirus d’origine vaccinale.  

Pour le Représentant de l’UNICEF en RDC, Pascal Villeneuve, « l’introduction du VPI est une étape fondamentale de l’éradication de la poliomyélite prévue pour 2018. Elle ne fait que renforcer les acquis du statut de la RDC sans poliomyélite depuis 2011. Actuellement, il est démontré que la vaccination est la meilleure intervention, en termes de coût-efficacité, pour réduire le nombre des cas de maladies ainsi que les handicaps aux enfants. Ensemble avec ses partenaires, le pays est en train de veiller à ce que les enfants jouissent de leur droit à la vaccination pour être protéger, afin de grandir, se développer et vivre en bonne santé. »

L’an dernier, plus de 350 cas de poliovirus sauvage ont été signalés, notamment au Pakistan qui, avec l’Afghanistan et le Nigeria, constitue l’un des trois pays considérés comme endémiques par l’Organisation mondiale de la Santé. Toutefois, aucun nouveau cas de poliomyélite n’a été signalé depuis plus de six mois en Afrique, faisant naître l’espoir que le continent serait bientôt débarrassé de la maladie. Depuis début 2015, 22 cas[1] ont été enregistrés principalement au Pakistan.  

Grâce aux fonds alloués par l’Initiative mondiale pour l’éradication de la Polio (IMEP), Gavi et ses partenaires apportent aujourd’hui leur soutien à l’introduction du VPI ainsi qu’au renforcement des programmes de vaccination de routine dans près des 73 pays éligibles. La RDC est le septième pays soutenu par Gavi à introduire le VPI. Le Népal est devenu le premier pays à introduire ce vaccin en septembre 2014, 10 mois seulement après que l’Alliance ait annoncé qu’elle aiderait les pays à introduire le vaccin.

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Note aux éditeurs  

A propos de Gavi, l’Alliance du vaccin   

Gavi, l’Alliance du vaccin, est un partenariat public-privé qui a pour mission de sauver la vie des enfants et de protéger la santé des populations en élargissant l’accès à la vaccination dans les pays en développement. L’Alliance du Vaccin réunit les gouvernements de pays donateurs et de pays en développement, l’Organisation mondiale de la Santé, l’UNICEF, la Banque mondiale, l’industrie pharmaceutique, des instituts techniques, des organisations de la société civile, la Fondation Bill & Melinda Gates ainsi que d’autres partenaires du secteur privé. GAVI a mis en œuvre un certain nombre de mécanismes innovants, dont le cofinancement par les pays bénéficiaires, afin de garantir un financement durable et un approvisionnement adéquat en vaccins de qualité. Depuis 2000, plus de 500 millions d’enfants ont été vaccinés et près de 7 millions de décès prématurés évités grâce aux programmes financés par GAVI. Pour en savoir plus, visitez le site www.gavi.org et rejoignez-nous sur Facebook et Twitter.    

Gavi est financée par des gouvernements (Australie, Brésil, Canada, Danemark, France, Allemagne, Inde, Irlande, Italie, Japon, Arabie Saoudite, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, République populaire de Chine, République de Corée, Russie, Afrique du Sud, Espagne, Qatar, Sultanat d’Oman, Suède, Royaume-Uni, Etats-Unis d’Amérique), la Commission européenne, le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID), la Fondation Bill & Melinda Gates, Son Altesse Cheikh Bin Zayed Al Nahyan, ainsi que des partenaires privés et institutionnels (Absolute Return for Kids, Anglo American plc., la Fondation A&A, la Children’s Investment Fund Foundation, Comic Relief, la Fondation ELMA pour les vaccins et la vaccination, JP Morgan, le Comité koweitien de la jeunesse, la Fondation « la Caixa », LDS Charities, la Fondation Lions Clubs International, UPS et Vodafone.    

L’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite   

Lancée en 1988, l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) est dirigée par les gouvernements nationaux en collaboration avec l’OMS, le Rotary International, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis (CDC) et l’UNICEF, avec le soutien de grands partenaires, tels que la Fondation Bill & Melinda Gates et Gavi, l’Alliance du vaccin. Depuis son lancement, l’incidence de la poliomyélite a été réduite de plus de 99 %. En 1988, plus de 350 000 enfants étaient paralysés chaque année dans plus de 125 pays endémiques. En 2014, 359 nouveaux cas étaient signalés. En 2015, seuls trois pays demeuraient endémiques : le Pakistan et l’Afghanistan et le Nigeria.  

L’UNICEF   

L’UNICEF est à pied d’œuvre dans plus de 150 pays et territoires pour aider les enfants à survivre et à s’épanouir, de leur plus jeune âge jusqu’à la fin de l’adolescence. Premier fournisseur mondial de vaccins aux pays en développement, l’UNICEF soutient la santé et la nutrition des enfants, l’accès à l’eau potable et aux moyens d’assainissement, une éducation de base de qualité pour tous les garçons et les filles, la protection des enfants contre la violence et l’exploitation sous toutes ses formes, et le SIDA. L’UNICEF est entièrement financé par des contributions volontaires de particuliers, d’entreprises, de fondations et de gouvernements.

L’Organisation mondiale de la Santé    

En tant qu’autorité principale de la santé au sein du système des Nations unies, l’OMS contribue à assurer la sécurité des médicaments et des vaccins qui nous soignent et nous protègent, de l’air que nous respirons, de la nourriture que nous consommons et de l’eau que nous buvons. Un état de bonne santé constitue le fondement de communautés dynamiques et productives, d’économies plus fortes, de nations plus sûres et d’un monde meilleur. Elle contribue à promouvoir l’état de santé des populations à travers le monde. 7 000 experts en santé publique travaillent chaque jour sur le terrain dans quelque 194 pays. L’objectif de l’OMS est de donner à chaque enfant, à chaque femme et à chaque homme les meilleures chances de mener une vie plus saine, plus longue. L’Organisation mondiale de la Santé surveille la situation sanitaire et prend les mesures qui s’imposent en vue de protéger la santé humaine, et formule les meilleures recommandations possibles afin de prévenir les problèmes de santé, de les traiter et de les guérir lorsqu’ils surviennent, en se fondant sur les dernières données scientifiques disponibles.  

Pour de plus amples informations, veuillez contacter:

  • Frédérique Tissandier, Gavi, l’Alliance du Vaccin, ftissandier [at] gavi.org. Tél : +41 22 909 2968. Mobile : +41 79 300 8253   
  • Eugene Kabambi, Chargé de Communications OMS RDC, kabambie [at] who.int ; Tél.: +47 241 39 027 ; Mobile : +243 81 715 1697
  • Yves Willemot, Chef Communication UNICEF RDC, ywillemot [at] unicef.org; Tél +243 81 88 46 746